I’m not Pinocchio 2024 ●

Je ne suis pas Pinocchio

Crayon, feutre fin, encre, huile et cire sur bois de bouleau 120 x 80 cm

I’m not Pinocchio (Je ne suis pas Pinocchio) est ma première œuvre sur ce bois de bouleau, l’exploration d’un nouveau support. Après des œuvres laissées sur des fond blancs, sur du lin brut et pleins d’expérimentations avec des fonds colorés, je voulais explorer le dialogue avec ce bois au dessin prononcé, une matière vivante et sensuelle. Le lien de mes sujets avec leur fond, leur entourage, est un jeu entre l’intérieur et l’extérieur. En tant qu’individu ils cherchent leur place et à s’intégrer dans la société.

J’étais probablement encore un peu timide et prudent dans mon dialogue avec le naturel du bois. L’œuvre est intense et plein d’artifices. Au cœur, le bois est laissé à nu. Je l’ai finalement enveloppé dans un cadre ciré en couleur perlée.

Un Joker élégant sur une carte de jeu géante ?

Un jeune homme avec une certaine noblesse, entre arrogance et timidité, entre force et fragilité, se présente avec ses torsions et ornementations. Je ne peux pas m’empêcher de voir un cinquième doigt rose le long de son visage, délimité par la mèche de cheveux noirs, avec lequel il nous salue.

Un adolescent cherche son identité à travers sa maladresse. L’association avec Pinocchio, poupée en bois, qui veut devenir une réelle personne à travers des bonnes et mauvaises expériences de la vie, était vite faite.

Derrière sa posture un peu défensive, se cache un cri d’amour et désir de reconnaissance d’authenticité. « Je ne suis pas un mensonge » L’artifice de l’œuvre est un cri de vraisemblance. Sinon, comme le dit Cocteau : « Je suis un mensonge qui dit toujours la vérité. »

Blue matter 2023

Matière bleue

feutre fin, encre, acrylique et huile sur toile 50 x 40 cm

Je suis parti de la photo d’un jeune homme qui dégageait douceur et introspection. J’ai commencé par une esquisse nette et ensuite je me suis laissé guider par les mouvements paisibles des pinceaux, lui créant une bulle de sérénité, un halo, pour l’accompagner dans sa réflexion mélancolique. Je lui ai tracé des lignes bleutées avec une transparence céleste comme itinéraire pour son mieux être.

La matière bleue peut faire référence à la prise de conscience des secrets qu’on porte en nous pour désamorcer les ruminations qui nous hantent et trouver un peu plus de paix intérieure.

Si le rouge est la couleur de la passion, le bleu serait celle de la raison. J’ai voulu faire une composition réconciliant les deux, la recherche d’un certain équilibre.

Strapless dress 2023 ●

Robe bustier

feutre fin, encre et huile sur toile 120 x 80 cm

Après une série d’œuvres très graphiques et colorées, j’ ai eu envie de revenir à une esthétique plus crue.

A partir d’une photo de mode stylisée et froide, j’ai esquissé un contour solide. En limitant les couleurs et laissant beaucoup de vides, j’ai voulu obtenir une austérité apaisante.

Derrière la représentation d’une femme mondaine et distinguée, quelque chose d’animalier se révèle. Une tête d’oiseau ou un chapeau haute couture excentrique? Une robe bustier, un corset, une camisole de force ?

La tête pourrait tendre vers un désir ou s’incliner devant une soumission. La robe sans bretelles pourrait tomber et mettre la dame à nue.

La femme sur la toile semble se lasser des rôles qu’elle doit jouer. Elle veut s’abandonner à ce qu’elle est vraiment, sans artifice.

Can be 02 2020 

Peut-être 02

huile sur toile 150 x 50 cm

Le profil de la tête a quelque chose d’universel, une certaine évidence frontale. Il y a une dignité, un défi. « Me voici ! » Un miroir dans lequel vous pouvez voir tout ce que vous voulez. Je l’ai utilisé à plusieurs reprises.

Au lieu de partir d’une photo de mode, comme c’est souvent le cas, j’ai donné un corps à la tête et j’ai habillé mon modèle avec ma propre création.

C’est par hasard, en me promenant dans le quartier de la rue des Rosiers à Paris, en observant les habits traditionnels des hommes juifs orthodoxes que j’ai trouvé mon inspiration. J’étais fasciné par l’esthétique de toutes les franges qui composaient leurs vêtements.

Google m’a appris que le vêtement s’appelle le Talit ou le Talit Katan, un vêtement carré, porté comme un poncho, avec des franges, les Tsisis. Selon les différentes traditions, il existe en différentes couleurs. Sa symbolique serait le rappel à l’engagement.

Du fait de mes origines arméniennes, je porte en moi une grande dignité culturelle, j’ai peu de références pour lui donner une image.

J’ai utilisé une expression d’une tradition culturelle uniquement pour sa beauté esthétique.

Après sa réalisation, Can be 02 pourrait être interprété comme un humble hommage à la diversité culturelle et aux représentations que nous pouvons ou voulons lui donner en tant que communauté ou individu. Une diversité de possibilités et de choix, la beauté et la richesse d’une société multiculturelle d’individus.

Inverted audition 2023 

Audition inversée

feutre fin, feutre couleur et huile sur toile 50 x 40 cm

L’utilisation abondante du rouge et du bleu suggère rapidement la dualité entre la passion libre et la maîtrise de la raison, un jeu de pouvoir entre l’intensité des pulsions et les restrictions que l’on s’impose.

Le nom Inverted audition (audition inversée) est simplement ce que l’on peut voir : la couleur des oreilles est inversée en contraste avec le fond.

Son expression est intense, plutôt sauvage. J’y lis de l’étonnement, de la confusion, un soupçon de méfiance, d’incertitude ; des expressions de ma propre tendre colère.

Il attend. Il cherche sa place.

Entend-il les voix du passé qui l’empêchent de se lancer sur le chemin de la liberté, maître de sa destinée  ?

Auditionne-t-il pour sa vie d’adulte avec la peur de se perdre dans le monde cruel des adultes ?

Une image de l’intensité et des contraintes dans notre quête de repères qui fonctionnent, pour une vie plus ou moins équilibrée. Les distorsions illogiques de l’image, les ornementations, accentuent la confusion du processus.

Le sujet se détache clairement sur son arrière-plan dualiste.

Le rouge domine le bleu. Une lueur verte illumine le visage.

Selon Google, Léonard de Vinci a décrit la couleur verte comme le pouvoir de la germination des graines, le printemps, la jeunesse, l’inexpérience, le pouvoir, la paix, la prospérité, l’espoir, la tranquillité paisible et l’autonomie.

 Friday, le gardien des orphelins 2020

encre et huile sur toile 55 x 46 cm

C’est la première œuvre d’une série que j’ai réalisé pendant le premier confinement : La Famille de Rick, en hommage à l’univers particulier des photos de mode du couturier Rick Owen.

A partir d’un de ses modèles le plus atypique au physique anguleux, austère, presque fantomatique, j’ai commencé par créer un étranger, un repère extérieur pour ma famille imaginaire déjantée.

Friday, le gardien des orphelins, est leur phare.  Il garde l’équilibre entre ordre et chaos. Ses yeux reflètent angoisse et autorité.

Par son austérité il laisse beaucoup d’espace à la théâtralité et au drame particulier de chaque membre de la famille.

Il est l’ami, le servant, le psychologue, le prêtre, l’image du père archaïque idéalisée qui procure cette confiance de base dont tout le monde a besoin.

Figure to the right 2023

Figure vers la droite

 crayon, feutre fin, feutre couleur et huile sur toile 100 x 80 cm

 Sur un fond lumineux jaune vif, un jeune homme prend forme, son image se cherche. Figure to the right a été créé à partir d’une œuvre de 2020 que j’ai intensifié.

Un jeune homme, les bras sagement le long du corps, subit la dynamique des rouges et bleus en recherche d’un équilibre entre passion et raison. Il ne résiste pas à l’intensité des transformations qui agissent à travers son corps. Il choisit le chemin de moindre résistance. Il se laisse faire.

Il porte sa nudité avec pudeur et dignité. Pour le propulser vers l’avant et lui donner un peu plus de rondeurs, du muscle, je lui ai rajouté des fesses vertes. La démarcation noire sur sa main droite, comme repère, fait appel, comme dans plusieurs œuvres à ma pulsion créative qui, dans son artisanat passe forcément par les mains.

De sa main gauche il n’y a qu’un doigt en blanc vierge qui dépasse de son profil.

Primary colors 2023 

Couleurs primaires

feutre fin, feutre couleur et huile sur toile 55 x 46 cm

Le sujet baigne dans un jaune optimiste. Bien défini, je l’ai décoré de couleurs primaires.

Il est jeune, plutôt beau, sa coiffure à des belles courbes. Le col suggère une chemise soignée et une position claire dans la société.

Il semble que tout va bien. D’après le choix des couleurs, on pourrait imaginer qu’il est intense et qu’il aime les choses simples.

Et pourtant… des contradictions défilent à travers sa tête.

Un moment d’introspection intense ? Irritation, colère refoulée à la recherche d’une issue ?

On dirait qu’il fait face à sa situation pour s’en sortir.

Une image reconnaissable d’un être humain qui affronte ses soucis et parvient à évacuer les sensations désagréables, à se défouler et à se libérer pour être disponible pour la suite. Un processus qui consiste à traiter les problèmes sans trop de drame, pour garder la vie aussi simple que possible.

Avec des taches bleues symbolisant la raison et des rouges pour la passion, son regard brille dans le jaune avec une touche de vert, la couleur de l’espoir.

Let the sunshine in 2020 

Laissons entrer le soleil

huile sur toile 55 x 46 cm

 Une image simple de bien-être et de plaisir, la sensualité d’une chaleur venue d’ailleurs. La créature boit la lumière du soleil.

Le noir est la référence verticale, un ancrage rassurant qui se connecte au ciel, permettant aux teintes douces environnantes de baigner librement dans une sensibilité et une délicatesse plus intenses.

Un moment de pause au cours duquel vous absorbez de l’énergie positive et ressentez ce sentiment paisible de faire partie de quelque chose de plus grand.

Aujourd’hui, cela pourrait être un moment de pleine conscience, où le déluge d’impressions, de pensées, d’actions et de réactions, est réduit à quelque chose d’essentiel comme la simple respiration.

Goodbye word 

Mot d’au revoir

2020 huile sur toile 55 x 46 cm

Une épaisse ligne noire traverse la couleur blanche et les accents rouges et bleutés d’une jeune créature céleste. Ce trait est la colonne vertébrale de la composition. Il relie le corps à l’extérieur au-dessus de lui.

L’apparition fugace et fragile vient nous murmurer un message.

Le soupir bleu pourrait symboliser le pouvoir des mots, d’un message, de la transmission de sens symboliques, de points de repères.

Il y a aussi quelque chose de menaçant dans l’image. Une flèche empoisonnée de trop de mots ?

L’être angélique pourrait rejeter toute parole et vouloir se retirer dans un monde enfantin, qui est encore entier, un monde de liberté imaginaire, le monde des non-dits.

La créature pourrait tout autant fredonner une chanson, une comptine enfantine.

Caramel topping and cream 2021

Garniture caramel et crème

crayon et huile sur toile 55 x 46 cm

Caramel topping and cream est un travail sur la formation minutieuse de son image.

Sur un fond rose tendre rassurant, des couches brutes transparentes d’un blanc laiteux, tentent de former un personnage et un cadre.

Des accents contrastés apparaissent à travers ce flou innocent. L’image prudente d’un jeune homme passionné en train de devenir adulte. L’adulte qu’il voudra être ?

Ces accents de jaune, orange et rouge, les couleurs du soleil et du feu, soulignent sa détermination.

Après la réalisation, j’ai imaginé que j’avais versé ces accents avec de la sauce caramel sur de la glace à la vanille et de la crème fouettée.

J’aime la crème glacée. J’adore le caramel beurre salé – pour l’ambiguïté de son gout.

Vivid reach 2022

Portée vive

huile sur papier 50 x 40 cm

L’étrangeté des couleurs, la forme du sujet, la composition sur la toile donnent beaucoup de possibilités d’interprétations.

Une image de combustion d’un désir intense qui regarde avec le spectateur l’impact de ce qui est derrière elle et les opportunités de l’horizon devant nous.

Mi femme- mi oiseau elle veut nous emmener quelque part. Elle nous invite à explorer l’autre, la différence, l’inconnu, l’inhabituel.

Bien ancrée en bas de l’image son long cou gracile s’élance vers une forte envie, son visage semble satisfait par l’expérience. Elle nous propose généreusement un chemin à explorer.

Belly buttons 2023 

Nombrils

feutre fin, feutre couleur et huile sur toile 120 x 80 cm

Avec Belly Buttons, je suis resté très fidèle aux contours et à la forme originale d’une photo de mode aux couleurs douces d’un jeune homme pâle aux cheveux blancs raides.

J’ai amplifié les tensions et ses intentions. Le modèle original semblait décontracté, indifférent. Mon sujet est en pleine activité mentale. Curieux, il cherche quelque chose dans l’espace qui l’entoure.

Une créature fantomatique se profile et intrigue. Son haut ressemble à un oiseau fragile. Sa posture est bien ancrée.

D’un air un peu hautain, conservant sa dignité malgré sa nudité fragile et osseuse, il vise un point.

Dans des tons en harmonie avec le fond, le jeune homme teste sa force et sa vulnérabilité face à l’environnement. Il n’a pas besoin de couleurs vives et de grands contrastes. Il confirme sa douceur et une touche de féminité.

J’ai accentué le noir de la ceinture. C’est son repère. Il retient son pantalon. Il peut poser ses mains dessus pour cacher toute maladresse.

Le nom pluriel Belly Bottoms (Nombrils) est ce que l’on voit. Il a plusieurs nombrils. La torsion de la composition a nécessité un ajustement anatomique. J’ai laissé les nombrils précédents visibles. Un adolescent qui coupe symboliquement le cordon ombilical plusieurs fois ?

The first jean jacket 2023

La première veste en jeans

huile sur toile 55 x 46 cm

Adolescent, en manque de repère, j’avais opté pour un look Punk, une carapace assez extrême, j’avais besoin de provoquer pour cacher mon désarroi.

Souvent, à l’adolescence le vêtement gagne en importance pour aller à la découverte du monde extérieur.

Le blue jeans reste dans l’inconscient collectif une toile qui symbolise rébellion, liberté et émancipation.

Une jeune fille, encore effacée, en pleines mutations, pose dans la mélancolie de son enfance.

Le vêtement est le repère le plus déterminé, il couvre sa vulnérabilité.

Cette œuvre est une invitation à un accompagnement de transition en douceur.

Dear colleague 2023 

Cher collègue

feutre fin, feutre couleur et huile sur toile 50 x 40 cm

A partir de l’impulsion enfantine de faire des œuvres colorées, joyeuses, optimistes et sans ambiguïté, j’ai été inspiré par une photo d’un jeune collègue artiste.

Nous avons en commun des influences du monde de la danse et une réticence à utiliser trop de mots et d’explications.

Pour moi, Il dégage un naturel chaleureux. Il m’a insufflé une énergie joyeuse, une belle attitude insouciante qui tient un ancrage solide. Un hommage à l’alliance de force et de vulnérabilité.

J’ai particulièrement mis au-devant son sourire franc.

Mon propre enthousiasme m’a probablement conduit à exagérer avec les couleurs vives et les ornementations.

Dans les contours du profil, j’ai déclenché un feu frénétique avec pleines d’étincelles joyeuses. La lueur se reflète en arrière-plan.

Le forgeron en pleine création ? Une projection de mon processus créatif fougueux et compulsif ?

Son œuvre est d’une austérité puissante, plus ou moins à l’opposé de l’image que je lui ai donnée.

Il sculpte des créatures en métal, légères et ancrées à la fois, avec une verticalité élégante sur un socle solide.

A la fin, j’ai rajouté quelques touches de peinture métallisée.

joranpollet.be/

She had flowers in her hand 2022

Elle avait des fleurs dans sa main

encre et huile sur toile 120 x 60 cm

Je suis parti d’une photo d’une jeune femme au visage céleste qui m’inspirait un romantisme austère. Sur un fond noir, elle portait une robe de mariée et tenait dans sa main une branche d’olivier.

Je ne réfléchis pas trop dans le processus de transformation de l’image idéalisée vers ma création. Je ne peux que constater ce qui s’est passé et essayer de comprendre.

J’ai voulu donner le pouvoir a cette jeune femme, j’ai atterri en eaux troubles.

De la jeune femme qui posait dans la paix et l’innocence de la photo initiale il ne reste qu’un résidu, comme des cendres d’une image qui a vieilli.

Elle est dominée par un fond rouge sanguin intense. Elle a fait des compromis, elle a pris ses responsabilités, elle vit dans des rapports de pouvoir.

J’ai remplacé la branche d’olivier par l’esquisse d’un fouet pour apporter une touche d’autorité humoristique. Elle a aussi un cercle sur les fesses, comme une cible, un jeu de fantasmes sur qui domine qui.

Hey sister ! 03 2022

Salut soeur ! 03

huile sur toile 50 x 40 cm

Hey sister ! 03 est une troisième image d’un adolescent rebelle et romantique qui depuis son désarroi, crie au secours. Il veut être aimé, il ne sait pas comment le communiquer.

Le fond rouge vif crie autour de lui. Il y apparait comme une lumière blanche.

Quelques taches de rouges envahissent son image. En mode de survie, il se bat avec ses démons intérieurs, et une perception menaçante de son entourage. Son visage reste certes buté, son œil noir lui donne un air d’un pirate à l’assaut et pourtant, tout n’est que vulnérabilité chez ce jeune homme qui cache son désir derrière un air de dur.

Under my feet 02 2020

Sous mes pieds 02

encre et huile sur toile 116 x 73 cm

Under my feet 02 s’est fait à la suite d’un dessin. Une des œuvres plus graphiques que je réalise en contre pendant d’un travail plus pulsionnel.

Entre nostalgie et crainte timide, l’image de ce jeune homme est encore hésitante et fracturée sur le blanc de son innocence. Avant de dire adieu à l’enfance pour s’engager vers une vie d’adulte, il ‘cherche’ ses pieds et observe le bas de son corps qui lui manque encore. 

Un fond solaire vif, comme une source de chaleur, place la figure dans un univers brillant, résolument optimiste.

Une base solide et rassurante pour la suite de son développement.

Hey sister ! 02 2022

Salut soeur ! 02

huile sur toile 120 x 80 cm

L’esquisse de cette œuvre est le miroir de Hey Sister ! 01, une oeuvre sur fond rouge avec le même profil.

L’œuvre sur fond vert pistache présente un univers plus affirmatif.

Le sujet est déjà plus déterminé., une métamorphose s’est faite. 

Jeune danseur dans les années ’80 j’ai quitté la France pour vivre à Amsterdam ou j’ai adopté un changement radical d’allure, un look punk Londonien qui était en vogue.

Le garçon est androgyne, distant et brulant. Il s’assume. Il y a un appel à la fluidité des genres. Un air de David Bowie ?

J’aime particulièrement dans ces deux personnages la force et la vulnérabilité qui cohabitent harmonieusement.

Les noms hey sister ! 1 à 3  est en lien avec mes trois sœurs dont j’étais le benjamin, un processus de détachement vers une indépendance.

démarche artistique

L’oeuvre de Daniel Derderian est un cri d’amour singulier depuis un espace sûr derrière le miroir.

Ancien danseur classique et interprète dans le monde du spectacle, il fonctionnait beaucoup sur l’apparence.

Maintenant il compose des portraits décalés sur le désarroi et la vanité de la condition humaine. Il met en lumière nos particularités, notre étrangeté, voulant créer un monde de diversité, coloré, excitant.

 En déconstruisant des images formatées et idéalisées, il explore des torsions de l’âme, à la recherche de sensations plus intimes et viscérales qui incluent le manque et le désir.

Daniel travaille dans l’urgence, tiraillé entre le frein pudique d’un adulte et la fantaisie illimité d’un enfant sauvage. Il veut préserver quelque chose d’inachevé dans son travail, l’achèvement serait la fin d’une dynamique.

Ses sujets se présentent dans un moment intime avec leur force, leur vulnérabilité, leur angoisse, leurs fantasmes, comme des créatures hybrides dans un monde entre le rêve et le réel.

Entre paraitre et être, confus entre différentes réalités, il explore les frontières entre figuration et abstraction.

Il procède d’abord par la mise en place d’un repère solide avec le crayon, le feutre, le pinceau, il continue après avec le couteau, le chiffon, le doigt, du white spirit pour obtenir de la décoration ou de l’effacement, parfois jusqu’à la destruction. 

Finalement, au delà de la réalisation, il cherche une connexion simple, le début d’une petite histoire qui sort du non-dit, un apaisement.

Chaque œuvre est encadrée de la même façon.

bio

Daniel commence son travail de plasticien en 2008.

Ses premières œuvres sont des collages à base de radiographies – un matériel clinique qui montre objectivement l’intérieur d’un corps. Il explore ses origines, ses influences culturelles et son quotidien.

L’année d’apres, il crée une collection d’objets-sculptures dans des tonalités plus claires.

Il les expose en 2009 et 2010 à  Marseille.

En 2013 il passe au papier et à la toile.

Il est à présent artiste résident à la Galerie Thomé et à la toile

et membre du collectif DF Art Project – Destructuralisme Figuratif.

Daniel est né en 1962 à Marseille, de parents d’origine Arménienne. Il est de la troisième génération après le génocide.

A quinze ans et demi il obtient son premier contrat de danseur classique et complète sa formation au Centre de Danse International Rosella Hightower à Cannes.

Ancien danseur au Ballet National de Marseille Roland Petit et au Het Nationale Ballet d’Amsterdam, il termine à ce jour probablement sa dernière année d’enseignement de la danse classique aux conservatoires de Paris.