Daniel Derderian

NOBODY & FRIENDS 

Oeuvres

Gratitude 2024

feutre fin, feutre couleur, encre et huile sur toile 100 x 70 cm

Gratitude 2024 

Gratitude

feutre fin, feutre couleur, encre et huile sur toile

 

Profil d’une créature au désir puissant. Une image d’engagement. Avec beaucoup de nuances de bleus avec des accents rouges, les mains sont tenues pres d’elle comme un cœur battant dans un engagement visceral. Sa force individuelle maintient la tension.

Elle est claire et franche dans sa gratitude envers l’autre. Entouré d’or, elle veut partager la générosité qu’elle ressent.

On vit dans un monde  plutôt négatif avec beaucoup de frustrations. Et pourtant il se passe également plein de belles choses.Contrairement aux défoulements négatifs sur les reseaux sociaux, la vraie reconnaissance envers l’autre devient de plus en plus rare. Peut-etre que la société a besion d’un peu plus de gratitude.

L’oeuvre représente pour moi un monde d’espoir, un engagement positif.

Croire en quelque chose et focaliser sur ces choix, crée le manque des autres possibilités. Ce que nous croyons nous définit. Nous réunit ou nous divise.

La toile est passée par plein d’étapes. Le fond est légèrement froissé par le délavage d’une dame avec ses bras au-dessus de la tête, que j’avais peint auparavant. Elle était à l’envers. Le froissé fait reference au passé, à autre chose qui était là.

Someone to watch over me 2024

feutre fin, feutre couleur, encre et huile sur toile 120 x 80 cm

Someone to watch over me 2024 

Quelqu’un qui veille sur moi

feutre fin, feutre couleur, encre et huile sur toile 120 x 80 cm

                                                            

Image d’idolâtrie d’une célébrité concrète avec toutes les confusions que ça entraîne. Il pourrait y avoir une dévotion religieuse.

Inspiré d’une icône de la chanson Britannique, que j’utilise régulièrement parce que j’adore sa voix, son audace, ses paroles crues.

Elle a laissé un patrimoine de chansons d’une poésie et d’une vulnérabilité à fleur de peau. Sa vie était assez perturbée.

Elle emmène sa passion dans une robe rouge et laisse un romantisme mélancolique à revivre à travers son héritage. La musique adoucit les mœurs.

Le titre de l’œuvre est celui d’une chanson de 1926, devenu un standard, écrite et composée par les Gershwin.

 

 

Hero costume 2024

feutre fin, feutre couleur, encre et huile sur toile 120 x 80 cm

Hero costume 2024 feutre fin,

Costume de héros                               

feutre couleur, encre et huile sur toile 120 x 80 cm

Première œuvre d’une serie de 4 avec des fonds dorés.

Mes sujets sont toujours en défi avec quelque chose.

Les fonds dorés embellissent l’entourage du sujet d’une façon simple et abstraite et semblent intensifier l’effet actif et positif que l’individu veut avoir autour de lui comme une invitation rassurante.

Le jeune homme sort en puissance de sa surface dorée. Sa force, sa grâce, sa bonne envergure et la dynamique du costume veulent créer les conditions pour une belle histoire à imaginer. Est-ce qu’il enlève ou remet son costume ? Sa nudité dévoile un peu de sa vulnérabilité.

Sur mes premières œuvres de 2015 en acrylique et techniques mixtes,  mes sujets étaient, avec leurs conflits interieurs, paumés sur un fond blanc vierge. J’ai peint un premier fond en passant à l’huile en 2019. Pendant l’isolement de la pandémie j’ai commencé à explorer le dialogue entre le sujet et son fond. Parfois ils êtaient d’accord, parfois ils se battaient.  J’ai fait une serie d’œuvres avec des fonds unis très vifs autour de profils d’adolescents mi-transparents qui cherchent leur image dans une couleur excitante.

Je cherche de plus en plus des compositions ou l’individu se place affirmativement dans son entourage.

Radiologique 2023

encre, huile et élément radiographie cousu sur toile 55 x 46 cm

Radiologic 2023

Radiologique                                                     

encre, huile et élément radiographie cousu sur toile 55 x 46 cm

Retour à la radiographie, source de ma démarche artistique et mon désir de transparence.

J’ai commencé mon travail de plasticien avec des radiographies, des images objectives de l’intérieur d’un être humain, par confusion et peur de mes propres sentiments.

J’explorais mon environnement en composant des mises en scènes de mes ancêtres, de mes influences culturelles et de mon quotidien avec des bouts d’images objectives de l’intérieur d’un être humain.

Ma créature bleue dégage autorité et sens de l’objectivité. J’associais l’étrangeté des images de l’intérieur d’un corps au images mystérieuses du cosmos.

Comme un ange avatar, porteur de nos secrets, il flotte dans l’univers, gardien de l’inconnu, de nos mystères. Il est détaché des sentiments.

En physique nous ne sommes que poussières qui font partie de plein de mystères et d’inconnus.

Pour des raisons écologiques, les radiographies n’existent plus, les images naviguent dans le virtuel. Tout le monde a des applications, des profils, des avatars et plein de mots de passe secrets.

 

Cleansing 2023

huile sur toile 60 x 50 cm

Cleansing 2023

Nettoyage

huile sur toile 60 x 50 cm

La base est une photo d’un jeune homme qui s’enlace, style ‘mauvais garçon’ en autosatisfaction rassurante. Un innocente image de sensualité et d’intimité. Il prend le temps de ressentir son corps, de faire un câlin à lui-même. Approche physique et positive d’une introspection.

L’ensemble de l’image à une dynamique de purification, on pourrait imaginer qu’il est sous un flot d’eau.

Le contraste du clair-obscur accentue sa sensualité contre un fond ténébreux qui pourrait figurer la dynamique incontrôlable de l’extérieur ou de son inconscient.

Ma composition pourrait aussi représenter un soldat vulnérable qui tient son fusil contre lui, abandonné dans ses questions sur l’éventuel sens de ses pulsions destructrices et autodestructrices.

Il incarne en douceur l’esprit critique et le désir de changement vers un mieux-être.

It could be Lilith 2024

pyrogravure, feutre fin, encre et huile sur bois de bouleau 100 x 70 cm

It could be Lilith 2024 

Ca pourrait être Lilith                          

feutre fin, encre et huilesur bois de bouleau 100 x 70 cm                 

 

Une image ambiguë d’une féminité puissante, intense, aussi quelque peu dérangeante, réalisée avec le même profil que l’œuvre Eve with apple (Eve avec pomme), un diptyque avec Adam without apple (Adam sans pomme).

Lilith, déesse et démon, incarne un puissant archétype féminin et représente la rébellion, la libération sexuelle, l’indépendance, le mystère, la résilience, la transformation et la poursuite de la liberté personnelle.

Dans le folklore juif, Lilith aurait été la première femme d’Adam à être créée à partir de poussière comme lui, comme son égale. Elle refusa de se soumettre à Adam et quitta le jardin d’Eden. Ensuite, Ève a été créée à partir de la côte d’Adam. Les histoires ont été écrites par des hommes dans leur air du temps, et Lilith a été profilée comme un démon.

Dans les années 1970, les féministes ont proclamé Lilith héroïne : une femme libérée qui n’a pas succombé aux traditions et à l’oppression des femmes.

C’est le premier travail où j’utilise la pyrogravure pour brûler des lignes dans le bois. Graver des lignes dans la matière au lieu de les dessiner m’a donné l’occasion d’exprimer une intensité de manière discrète.

La majeure partie du profil est d’un blanc éclatant. Les parties vertes sont comme de la mousse qui illumine le passé. Les traits rouges incarnent la passion qui brûle lorsque on ne suit pas les règles.

White forest 2024

feutre fin, encre et huile sur bois 70 x 50 cm

White forest 2024 

Forest blanche                                                  

feutre fin, encre et huile sur bois de bouleau 70 x 50 cm

Le travail sur bois ouvre sur des nouvelles possibilités artisanales d’exploration des limites d’un support. La matière est solide, rigide, on peut tailler dedans, la transpercer, la brûler, la trouer. Un repère et une inspiration rassurante pour explorer du viscéral et du pulsionnel ainsi que les confusions, les contradictions et les résistances à rencontrer en cours de route.

Le nom White Forest (Forest blanche) est inspiré par l’excitation de nouvelles possibilités qui se présentent.

Un bel homme des bois nous transperce de son regard. La position sophistiquée de son bras, de son poignet et de sa main l’expose devant le cadre blanc et sur le support. Il se présente dans une fenêtre. Une grande ouverture blanche à hauteur de son crâne suggère son ouverture d’esprit.

Animalier et sorcier, il interroge celui qui le regarde : ou sont vos limites, comment gérez-vous l’animal en vous et vos pulsions ?

Envoûtant, il invite à une danse tribale de séduction et s’amuse à regarder l’ effet miroir qu’ il a sur l’ autre.

 

 

 

New bride 2023

feutre fin, encre et huile sur toile 60 x 50 cm

New bride 2023 

Nouvelle mariée

feutre fin, encre et huile sur toile 60 x 50 cm

New bride est une œuvre sur la possibilité de recommencement à tout âge. Une expression d’espoir réaliste et de l’engagement de ‘faire avec’, redynamiser le court de la vie en intégrant le passé. Saisir les opportunités de bonheur pour laisser un peu de souffrance derrière soi.

En lâchant, en intégrant le passé, on efface, on revient à l’instant, on fait table rase. Il n’est jamais trop tard pour recommencer.

Une dame avec une certaine maturité, est couverte d’un voile blanc. Sa pose est digne et disponible, on voit les marques du passé derrière.

Ses contours solides restent bien visibles, je les ai adoucis, comme un début de changement.

Avec la maturité on espère rencontrer des pastels et vivre l’intensité dans les nuances. Les sentiments s’élargissent.

L’instant devient de plus en plus naturellement concret et palpable. On se projette moins, on agit, on abandonne la résistance sur ce qui adviendra.

 

Edouard's exercises 2017

acrylique et crayon sur toile 60 x 80 cm

Edouard’s exercises 2017

Les exercices d’’Edouard

acrylique et crayon sur toile 60 x 80 cm  

                                

Œuvre d’une période ou je cherchais à élargir mon horizon de thèmes sur l’image et l’amour propre.

J’ai créé un personnage avec une certaine corpulence que je trouvais très joyeux, relativisant les clichés corporels dans lesquelles j’ai vécu dans le monde de la danse classique ou l’entrainement physique peut toucher aux extrêmes et ou la maigreur jusqu’à l’anorexie étaient présent de façon parfois obsessionnelle. De nos jours dans la danse et en général le respect pour la diversité de formes corporelles a heureusement changé pour le mieux.

Je voulais faire honneur à la diversité. Monsieur-tout-le-monde fait à l’aise ses exercices à partir de ses possibilités et ses limites.

Les lignes géométriques accompagnent le personnage dans sa dynamique.

Exposition à Gand en collaboration avec TAKE IN

Nobody&Friends Gand

Fresh boy 2024

encre et huile sur bois de bouleau 70 x 50 cm

Fresh boy  2024

Garçon frais           

 feutre fin, encre et huile sur bois de bouleau 70 x 50 cm 

Fresh boy est comme un nettoyage de printemps, une œuvre sur le recommencement sur une nouvelle page blanche par un simple besoin de clarté.

Affirmé, le sujet est intégré dans les cadres et les couleurs qui l’entourent, une harmonie de diversités.

Deux lignes sortent de ses yeux. Son regard scrute l’extérieur. Il sait se protéger, il est en contrôle. « Je vous ai à l’œil ! Vous ne m’aurez pas une deuxième fois. »

Parfois une direction indéfinie sort de la bouche de mes sujets, comme du non-dit ou un secret qui cherche une issue, une forme d’expression.

A présent il m’arrive de donner une direction au regard. Le sujet s’exprime volontairement et projette son intériorité sur l’autre. Il s’engage avec son entourage au lieu de le subir, une évolution dans ma quête identitaire ?

Fresh boy est un agréable et puissant repère lumineux.

Virgin wood 2024

feutre fin, encre et huile sur bois 70 x 50 cm

Virgin wood 2024 

Bois vierge                                                         

feutre fin, encre et huile sur bois de bouleau 70 x 50 cm

Je me suis inspiré d’une ancienne photo en noir et blanc dédicacée, d’une grande danseuse étoile, Yvette Chauviré.

La danse classique a apprivoisé l’animal en moi. A l’autre bout de cette technique exigeante il y a la virtuosité, le vertige du mouvement. Le défi de toute étoile est de lâcher l’animal dans un cadre très strict. Je voulais explorer la nature humaine derrière l’image d’un symbole culturel.

Dans la démarche et l’expérimentation avec le support, j’ai fait le clash d’un bel artifice historique et académique avec le brut naturel et organique du bois.

J’ai cherché à donner forme à une image féminine forte et élégante. Ancré, posé, mon sujet dégage confiance et dignité.

Son visage encore plus blanc que le clair de son support de bois vierge auquel elle est connectée par le haut de son buste, donne de l’autorité et une dignité naturelle.

Le fond jaune soulève la dynamique de son caractère rayonnant. Elle est portée.

 

Hand stick 2024

crayon, feutre fin, encre, huile et cire sur bois de bouleau 120 x 80 cm

Hand stick  2024

Bâton de main                                                  

crayon, feutre fin, encre, huile et cire sur bois de bouleau 120 x 80 cm

Partant d’une photo d’un homme en contre lumière en pleine nature avec une pose sophistiquée, j’avais une grande liberté pour composer mon image.

La sensation de travailler sur du bois, m’apaise, comme si c’était un fond vivant avec lequel je dialogue. Dans l’illusion étrange de sociabiliser, j’approfondis les relations entre mes sujets et leur entourage.

Le personnage est placé dans plusieurs cadres : un cadre en or, un cadre fin en traits colorés et un troisième par le bois ciré du support.

Le regard au-delà de ses cadres, il semble analyser son environnement. Le bleu, symbole de la raison, domine la tête, il fait des choix, se positionne. Il est fort, délicat, sophistiqué et évalue la crédibilité de l’ autre. Le résultat me rappelle la chanson humoristique de Boris Vian « Je suis snob »

Au milieu du corps on voit le support du bois blanc brut. Une main noire flotte au milieu, une figuration de l’artisanat de l’expression créative, une belle béquille pour gérer l’intensité et l’imperfection de la vie.

Avec détermination, le sujet semble communiquer : « Me voilà ! », simplement comme je suis.

 Dans plusieurs œuvres une ligne, un filet, sort de la bouche. Des détails d’images qui expriment le désir de sortir le non-dit ?

Ici une fine ligne blanche sort de son œil. Un message plus profond qui vient directement de l’âme ? L’idée m’est venu d’une fresque publique de Michael Borremans, qu’il a offert à la ville de Gand. L’œuvre s’intitule “Maagd” (Vierge). Deux rayons blancs sortent de ses yeux, une énergie puissante et abstraite.

Des œuvres qui ont trouvé récemment un nouveau foyer

Dear friend 2024

feutre fin, feutre couleur, encre et huile sur toile 120 x 80 cm

Dear friend 2024

Cher ami                                               

feutre fin, feutre couleur, encre et huile sur toile 120 x 80 cm

Nous sommes plus au moins déterminés par le vécu de notre enfance. Le monde d’un enfant est parfait et absolu. L’adolescent découvre l’extérieur, le différent, le rapport à l’autre.

Dans mon monde doré, je me suis imaginé un jeune homme qui a gardé sa belle innocence.

Ce jeune homme ‘pattes blanches’ est disponible au futur.

Son flair cache encore un peu de maladresse mais fait soupconner des repères clairs pour une opinion propre et critique. Il apprend a faire le tri et faire des choix.

Il se sent bien dans son T-shirt bleu. Ses mains blanches et une touche de rouge sur le bras, font appel à une disponibilité à s’engager activement dans le monde des adultes. Ouvert à l’autre, il veut se faire de bons amis.

Sur la photo de référence il avait les bouts des mains dans les poches, j’ai voulu les tremper dans l’or du fond, sans y donner un sens particulier.

Enter key 2024

feutre fin, feutre couleur, encre et huile sur toile 120 x 80 cm

Enter key 2024

Touche d’entrée

feutre fin, feutre couleur, encre et huile sur toile 120 x 80 cm 

Un fond doré met le personnage dans un environnement brillant.

Probablement comme beaucoup d’hommes, je cherche dans l’image d’une femme un idéal maternel et sensuel. Une recherche d’affection et de protection ?

En général dans ma démarche artistique je cherche à combiner force et vulnérabilité.

Avec une mère, trois sœurs ainées et un père souvent absent pour le travail, j’ai grandi dans un monde gouverné par les femmes. Je cherche à adoucir cet univers.

Ma dame exécute une action qui est précise pour elle, avec une motivation et des conséquences. Elle cherche l’accès à quelque chose ? Elle met en mouvement ? Elle efface ?

Elle pourrait tout aussi bien explorer le bord de la toile dans laquelle elle a été mise.

C’est exceptionnel qu’un sujet fasse une action concrête dans mes oeuvres. Sa dynamique simple et son focus apaise une urgence.

Elle représente pour moi la gestion en douceur d’un passé pour aller vers autre chose et briller dans le neuf.

One night only 2023

feutre fin, feutre couleur et huile sur toile 46 x 55 cm

One night only 2023

Seulement une nuit

feutre fin, feutre couleur et huile sur toile 46 x 55 cm

Je suis parti de la photographie d’un port de tête qui me paraissait abandonné et en répit. Elle savoure intensément l’instant de partage, sensuelle et fataliste, s’interrogeant sur sa liberté et son indépendance.

J’ai développé autour de l’élan nostalgique de ce port de tête surexposé des tons de nuit, entre paix et excitation, entre solitude et partage avec l’autre.

Une créature élégante se présente avec grâce au regard du public ; invitation à une relation courtoise. Son comportement intense est mesuré, elle veut rester en contrôle des limites, un jeu d’attraction et de retenue.

One night only (Seulement une nuit) réfère à une fatalité de solitude, une urgence, une peur et maladresse de s’engager dans une relation durable, avec le cri du contraire dans le non-dit.

En commençant avec une nuit, chaque nuit pourrait être une nouvelle première avec la même ou une autre personne.

La dualité complexe de beaucoup de gens entre dépendance et autonomie.

 

Hey sister ! 02 2022

huile sur toile 120 x 80 cm

Hey sister ! 02 2022

Salut soeur ! 02

huile sur toile 120 x 80 cm

 

L’esquisse de cette œuvre est le miroir de Hey Sister ! 01, une oeuvre sur fond rouge avec le même profil.

L’œuvre sur fond vert pistache présente un univers plus affirmatif.

Le sujet est déjà plus déterminé., une métamorphose s’est faite.

Jeune danseur dans les années ’80 j’ai quitté la France pour vivre à Amsterdam ou j’ai adopté un changement radical d’allure, un look punk Londonien qui était en vogue.

Le garçon est androgyne, distant et brulant. Il s’assume. Il y a un appel à la fluidité des genres. Un air de David Bowie ?

J’aime particulièrement dans ces deux personnages la force et la vulnérabilité qui cohabitent harmonieusement.

Les noms hey sister ! 1 à 3  est en lien avec mes trois sœurs dont j’étais le benjamin, un processus de détachement vers une indépendance.

Let the sunshine in 2020

huile sur toile 55 x 46 cm

Let the sunshine in 2020

Laissons entrer le soleil

huile sur toile 55 x 46 cm

Une image simple de bien-être et de plaisir, la sensualité d’une chaleur venue d’ailleurs. La créature boit la lumière du soleil.

Le noir est la référence verticale, un ancrage rassurant qui se connecte au ciel, permettant aux teintes douces environnantes de baigner librement dans une sensibilité et une délicatesse plus intenses.

Un moment de pause au cours duquel vous absorbez de l’énergie positive et ressentez ce sentiment paisible de faire partie de quelque chose de plus grand.

Aujourd’hui, cela pourrait être un moment de pleine conscience, où le déluge d’impressions, de pensées, d’actions et de réactions, est réduit à quelque chose d’essentiel comme la simple respiration.

Strapless dress 2023

feutre fin, encre et huile sur toile 120 x 80 cm

Strapless dress 2023

Robe bustier

feutre fin, encre et huile sur toile 120 x 80 cm

Après une série d’œuvres très graphiques et colorées, j’ ai eu envie de revenir à une esthétique plus crue.

A partir d’une photo de mode stylisée et froide, j’ai esquissé un contour solide. En limitant les couleurs et laissant beaucoup de vides, j’ai voulu obtenir une austérité apaisante.

Derrière la représentation d’une femme mondaine et distinguée, quelque chose d’animalier se révèle. Une tête d’oiseau ou un chapeau haute couture excentrique? Une robe bustier, un corset, une camisole de force ?

La tête pourrait tendre vers un désir ou s’incliner devant une soumission. La robe sans bretelles pourrait tomber et mettre la dame à nue.

La femme sur la toile semble se lasser des rôles qu’elle doit jouer. Elle veut s’abandonner à ce qu’elle est vraiment, sans artifice.

I'm not Pinocchio 2024

crayon, feutre fin, encre, huile sur bois 120 x 80 cm

I’m not Pinocchio 2024

Je ne suis pas Pinocchio

Crayon, feutre fin, encre, huile et cire sur bois de bouleau 120 x 80 cm

 

I’m not Pinocchio (Je ne suis pas Pinocchio) est ma première œuvre sur ce bois de bouleau, l’exploration d’un nouveau support. Après des œuvres laissées sur des fond blancs, sur du lin brut et pleins d’expérimentations avec des fonds colorés, je voulais explorer le dialogue avec ce bois au dessin prononcé, une matière vivante et sensuelle. Le lien de mes sujets avec leur fond, leur entourage, est un jeu entre l’intérieur et l’extérieur. En tant qu’individu ils cherchent leur place et à s’intégrer dans la société.

J’étais probablement encore un peu timide et prudent dans mon dialogue avec le naturel du bois. L’œuvre est intense et plein d’artifices. Au cœur, le bois est laissé à nu. Je l’ai finalement enveloppé dans un cadre ciré en couleur perlée.

Un Joker élégant sur une carte de jeu géante ?

Un jeune homme avec une certaine noblesse, entre arrogance et timidité, entre force et fragilité, se présente avec ses torsions et ornementations. Je ne peux pas m’empêcher de voir un cinquième doigt rose le long de son visage, délimité par la mèche de cheveux noirs, avec lequel il nous salue.

Un adolescent cherche son identité à travers sa maladresse. L’association avec Pinocchio, poupée en bois, qui veut devenir une réelle personne à travers des bonnes et mauvaises expériences de la vie, était vite faite.

Derrière sa posture un peu défensive, se cache un cri d’amour et désir de reconnaissance d’authenticité. « Je ne suis pas un mensonge » L’artifice de l’œuvre est un cri de vraisemblance. Sinon, comme le dit Cocteau : « Je suis un mensonge qui dit toujours la vérité. »

Daniel Derderian 2023

© photo Philippe Merchiers

Daniel Derderian 1983

© photo Het Nationaal Ballet

Daniel Derderian 2022

© photo Philippe Merchiers

démarche artistique

L’oeuvre de Daniel Derderian est un cri d’amour singulier depuis un espace sûr derrière le miroir.

Ancien danseur classique et interprète dans le monde du spectacle, il fonctionnait beaucoup sur l’apparence.

Maintenant il compose des portraits décalés sur le désarroi et la vanité de la condition humaine. Il met en lumière nos particularités, notre étrangeté, voulant créer un monde de diversité, coloré, excitant.

En déconstruisant des images formatées et idéalisées, il explore des torsions de l’âme, à la recherche de sensations plus intimes et viscérales qui incluent le manque et le désir.

Daniel travaille dans l’urgence, tiraillé entre le frein pudique d’un adulte et la fantaisie illimité d’un enfant sauvage. Il veut préserver quelque chose d’inachevé dans son travail, l’achèvement serait la fin d’une dynamique.

Ses sujets se présentent dans un moment intime avec leur force, leur vulnérabilité, leur angoisse, leurs fantasmes, comme des créatures hybrides dans un monde entre le rêve et le réel.

Entre paraitre et être, confus entre différentes réalités, il explore les frontières entre figuration et abstraction.

Il procède d’abord par la mise en place d’un repère solide avec le crayon, le feutre, le pinceau, il continue après avec le couteau, le chiffon, le doigt, du white spirit pour obtenir de la décoration ou de l’effacement, parfois jusqu’à la destruction.

Finalement, au delà de la réalisation, il cherche une connexion simple, le début d’une petite histoire qui sort du non-dit, un apaisement.

Chaque œuvre est encadrée de la même façon.

 

bio

Daniel commence son travail de plasticien en 2008.

Ses premières œuvres sont des collages à base de radiographies – un matériel clinique qui montre objectivement l’intérieur d’un corps. Il explore ses origines, ses influences culturelles et son quotidien.

L’année d’apres, il crée une collection d’objets-sculptures dans des tonalités plus claires.

Il les expose en 2009 et 2010 à  Marseille.

En 2013 il passe au papier et à la toile.

Il est à présent artiste résident à Nobody & Friend, et jusqu’en juin 2024 à la Galerie Thomé qui à fermé pour partir à la retraite.

Il est membre du collectif DF Art Project – Destructuralisme Figuratif.

 

Daniel est né en 1962 à Marseille, de parents d’origine Arménienne. Il est de la troisième génération après le génocide.

A quinze ans et demi il obtient son premier contrat de danseur classique et complète sa formation au Centre de Danse International Rosella Hightower à Cannes.

Ancien danseur au Ballet National de Marseille Roland Petit et au Het Nationale Ballet d’Amsterdam, il termine à ce jour sa dernière année d’enseignement de la danse classique aux conservatoires de Paris.