Face off 2023 huile sur toile 55 x 46 cm

Affronter / Bas les masques

J’aime fantasmer sur des icones qui font référence au passé. Face off pourrait être une dame noble dans une cour royale au comportement digne et codifié. Ca pourrait être le fantôme de Vivian Westwood, un enfant terrible de la mode. Tout comme ça pourrait être une fille anonyme à la peau laiteuse, comme recouverte d’une couche de cire, ou on a l’impression que rien ne s’inscrit.

Face Off représente pour moi une vulnérabilité transparente et paisible. Si la personnalité de mon sujet était constituée de multiples couches d’oignons, je les ai soigneusement épluchées une à une à la recherche de quelque chose d’essentiel, un ancrage qui rassure.

Dépourvue d’égo, elle se laisse regarder sans filtre ni protection, une façade vide à reconstruire ou à laisser ouverte.

White aura 2021 huile sur toile 50 x 40 cm

Aura blanche

Avec White aura je suis parti d’une photo de Coco Chanel, portant un bandeau et des grosses lunettes. Une icône de la mode, un sujet qui représente le temps furtif.
Mêlant humour fantaisiste avec noirceur, j’ai peint comme un sorcier qui joue avec le temps, Coco Chanel s’est perdue dans l’Egypte antique, Néfertiti explore notre modernité.

White aura fait partie d’une série de vanités dans la continuité de l’idée radiographique qui traverse mon œuvre.
L’exercice de vanités est souvent une vision de l’artiste sur le passage entre la vie et la mort, un rappel de l’éphémère condition de l’existence. Le temps, qui n’a pas d’image en soi, y est représenté symboliquement.
Le crâne, dépouille humaine, est une image emblématique pour représenter un processus de deuil.
Autour d’un crâne, il y a l’expérience d’une vie et ses anecdotes, des mémoires à conserver pour l’histoire, des traces.

Cette créature a été conçue par effacement et les traces fugaces sont le résultat. Les lignes blanches au couteau sont autant de bandages de momification. Le dedans et le dehors se conjuguent.

Flesh on bones 2022 huile sur toile 80 x 80 cm

Chair sur os

Flesh on bones est la 3ième d’une série de 4 toiles que nous avons appelé Les transitions, des images de passages, de renaissances.
Je veux dans mon travail que la mort, comme dans des rêves, représente le début de quelque chose de mieux.
A partir de ma propre confusion d’adolescent à trouver un sens à la vie, ce travail est une métaphore du passage de l’innocence enfantine au monde des adultes. 

Je me suis inspiré de l’image horrible d’un film sur l’histoire réelle où l’innocence est tuée littéralement. George Stinney Jr., âgé de 14 ans, fut le plus jeune justiciable à avoir été exécuté légalement aux Etats Unis en 1944 en Caroline du Sud. Il est innocenté 70 ans plus tard.
Pourquoi peindre cet instant d’horreur ?
C’est certainement un hommage, une quête de dignité humaine, une interrogation sur la pudeur.
Face à cette image d’exécution, ma seule impuissance était de la changer, changer la réalité picturale, restaurer l’innocence. J’ai couronné mon sujet d’une auréole. J’ai fait un lien avec le Christ dans La Cène de Leonard de Vinci.

Vanités de la même série que White Aura

Les Transitions

La première personne qui a vu Stand up, la première toile, voulait voir un petit enfant dans sa chaise haute en train de manger. Stand up invite à la révolte.

Dans Power le sujet se détache de son impuissance infligée. Il reprend en main sa force et sa dignité face à l’atrocité inconsciente de ces humains qui ont commis un meurtre raciste ‘légal’, nourri par une peur collective ancrée dans leur culture.

Dans, Flesh on Bones, le sujet se désincarne. Une ascension corporelle vers un monde spirituel, vers une conscience plus élevée.

Dans In the woods je l’ai fondu dans une forêt de rêve, dans du vert, couleur de l’espoir.

The guardian lien vers un article en Anglais du 22 mars 2014 sur l’histoire de l’execution de George Stinney Jr. et la demande d’être innocenté.

The Washington Post lien vers un article en Anglais du 14 décembre 2014 sur George Stinney Jr. qui a été disculpé 70 ans après son exécution.