Daniel Derderian

exposition collective

Df-art project

La Rochelle

Deconfinement of quarks and gluons 2020

huile sur toile 55 x 46 cm

Deconfinement of quarks and gluons    2020 huile sur toile 55 x 46 cm

Déconfinement des quarks et des gluons

Pendant le premier confinement, je peignais des portraits individuels de membres d’une famille imaginaire que j’ai appelé  ‘La famille de Rick’, en hommage à l’univers du couturier Rick Owen.
Dans la fratrie, je voulais un enfant en plein âge tendre. En construction, en chantier, ‘pas-fini’, naïf, et romantique. Il virevolte dans l’insouciance. Il a cette séduction innocente d’un chérubin.
Une image de liberté, ou tout peut partir dans tout les sens. Un lâché joyeux plein d’excitation.
En physique, le déconfinement, ou ‘libération’, est une phase de la matière dans laquelle certaines particules sont autorisées à exister sous forme d’excitations libres, plutôt que seulement dans des états liés .
Dans la théorie du Big Bang, le plasma quark-gluon remplissait tout l’Univers avant que la matière telle que nous la connaissons ne soit créée.

Little Adolf

2021 huile sur toile 55 x 46 cm

Little Adolf  2021 huile sur toile 55 x 46 cm

Petit Adolf

J étais devant une photo d Adolph Hitler enfant. Une image attendrissante d’un nourrisson à l’apparence ordinaire, innocente et sans expérience de la vie.
Comment un enfant peut-il devenir un tel adulte ? J’ai toujours été intrigué par le fait qu’Il avait raté deux examens d’entrée à une école des beaux arts. L’art aurait il apaisé sa fureur s’il avait été admis ?
J ai voulu peindre cet enfant pour explorer l’incompréhensible. Cette œuvre ne m’a donné aucune réponse. Elle m’a laissé beaucoup de confusions et d’interrogations.
La démarche avait très probablement un lien avec mes origines Arméniennes.
Sur la toile, je n’ai finalement laissé que des traces vagues d’un enfant.

Soundproofing 2022

huile sur toile 55 x 46 cm

Soundproofing 2022 huile sur toile 55 x 46 cm

Insonorisation

J’ ai créé Soundproofing à la même période que Regressive hairline. « Ça rentre par une oreille, ça sort par l’autre. » Une grande bulle d’informations pénètre une oreille et ressort en spirale par l’autre. Qu’est-ce que ça fait au passage ? La gestion d’informations externes, absorber, trier, sélectionner et rejeter le trop plein.

La coiffe orange peut-être un casque insonorisant qui met une distance entre le dehors et le dedans. Saturé d’impressions, le sujet se crée son vide intérieur, sa bulle, son silence. Ça peut être Un personnage hypersensible qui se protège ?

J’ai créé cette œuvre pendant une période de stress. Elle fait référence aux fonctionnements de nos sens et invite à ralentir, à amortir et à prendre du temps pour de l’introspection. Dans une société au trop plein d’impressions, de sons, dans une multiplication de modes d’informations, se mettre en sourdine pour se connecter à une réelle intimité pourrait devenir un besoin vital.

C’est une invitation au  silence, de belles ondes ne font pas forcément beaucoup de bruit.

Regressive hairline 2022

huile sur toile 55 x 46 cm

Regressive hairline 2022 huile sr toile 55 x 46 cm

Delié regressif

Le visage est effacé, surexposé, bien déterminé dans ses contours avec un crâne trop grand en manque de cheveux pour le couvrir. Le sujet se prend la tête ?

Le visage est flou. Les éléments déconstruits mijotent et voudraient faire apparaitre un résultat plus net. Une construction se cherche. Les contours sont bien déterminés. L’arrière-plan a une présence insistante.

Ça pourrait être la déconstruction de l’innocence enfantine vers une construction adulte. Ça pourrait être aussi un personnage plus âgé qui évolue dans sa vie active, évalue son parcours et lâche les apparences. L’image s’intériorise, les contours restent néanmoins solides.

C’est une forme de tête que j’utilise souvent. Maigre, avec des lignes anguleuses. Dans la présentation de certaines de mes œuvres, j’entends facilement la comparaison avec Egon Schiele et d’autres artistes. Je le prends comme un compliment, je reconnais être influencé par des peintres que j’aime beaucoup. Je suppose que tout le monde forme son identité artistique par des influences. Dans la comparaison il y a aussi la suggestion confuse de ne pas être original.

C’est un visage dans lequel on peut se confondre agréablement pour en reconstruire un nouveau. Un processus continu de se réinventer. C’est un hommage à la créativité.

Le Destructuralisme Figuratif (déconstruire pour reconstruire) dans ma demarche artistique

En tant que nouveau membre du collectif Destructuralisme Figuratif, je m’interroge sur ma démarche en relation avec la présentation du contenu du collectif.

https://df-artproject.com/presentation2/

Ancien danseur classique et professeur dans cette discipline académique, je travaille dans mon expression plastique en autodidacte. Sans but précis, je fragmente la réalité pour créer une nouvelle dynamique. ‘Faire bouger’ est en tant qu’ancien danseur une démarche naturelle et je cherche derrière cet académisme une authenticité pulsionnelle, dépouillée de règles.

Déstructurer est une interrogation, ouvrir une petite histoire quelconque et explorer les options pour reconstruire. J’essaie de créer des œuvres ouvertes dans lesquelles je lâche mes émotions sans raisonnement.

Je ne commence qu’à interpréter une œuvre lorsqu’elle est finie. En passant par une deuxième personne, l’autre, je m’en distancie. Mon compagnon et ‘porte-parole’, dans le vrai sens du mot, donne des noms à mes œuvres en Anglais, une langue étrangère pour nous deux. Donner un nom est déjà une interprétation, l’établissement d’une relation avec l’œuvre. La reconstruction commence.

Dans le partage de mon œuvre avec un public, donner un sens à une œuvre reste aussi une dynamique ouverte et créative. On est libre de voir ce qu’on veut et changer l’interprétation à chaque moment. L’œuvre se veut déclencheur de quelque chose. La présentation d’une œuvre est une dynamique ouverte à partir de laquelle n’importe quelle histoire peut être imaginée et construite. Différentes personnes voient des choses différentes, reconstruisent la déstructuration avec des éléments de leur vécu et leur créativité.

Dans le sens thérapeutique – avec 30 ans de psychanalyse – je déstructure vers quelque chose d’existentiel pour le réhumaniser avec plus de liberté, des prises de consciences. L’adulte explore l’enfant en lui, ses pulsions, et leur donne un nouveau sens. Plus sensuel, plus agréable, plus intégré dans le présent. La créativité est pour moi une urgence vitale.